En période électorale, nous devenons tous de grands rêveurs. Nous nous surprenons, entrainés dans des débats interminables à imaginer à souhait un autre monde, un monde meilleur, des conditions nouvelles pour nous-mêmes et pour nos concitoyens. Le temps est alors à questionner le sens des choses, à imaginer autrement notre société. Exprimer et partager nos rêves de manière responsable est indispensable. Écouter l’autre dans sa différence est nécessaire. Débattre dans le respect est incontournable. Le grand jeu de la démocratie s’exerce !
Rêver est légitime, mais pourquoi des rêves de grandeur à la réalité impossible, des promesses à peine croyables, et souvent irréalisables ? Une juste modestie est nécessaire pour rendre croyable l’incroyable des promesses électorales.
Monsieur André Trigano aimait parler de « politique avec un grand P », d’une politique « qui permet d’œuvrer pour le développement d’une cité et pour le bien-être de ses habitants ! » Voilà un chemin d’analyse intéressant pour poser des choix.
Il est cependant toujours un moment où chacun se retrouve seul face à sa conscience et à son bulletin de vote. En votant, le chrétien doit avoir en tête les grandes lignes de l’Évangile. Les grandes causes de Dieu et de l’homme doivent être sa passion et le ressort de sa vie. Partout où Dieu est menacé dans l’homme, partout où l’homme est menacé comme image de Dieu, les chrétiens s’engagent et travaillent à la venue d’un monde meilleur.
Fallait-il prendre la parole au cœur du débat électoral ? Beaucoup de chrétiens m’ont questionné et invité à le faire. Peut-être par curiosité de savoir ce que pense leur évêque. La Parole qui guide mes pas et mes choix n’est autre que celle de l’Évangile : « une parole tranchante comme le glaive » (Hébreux 4,12). Une parole vivante, qui tranche et aide à poser des choix ! Une parole qui appelle à la fraternité et à l’engagement pour les plus petits et les oubliés de la vie. « Ta parole, Seigneur, est la lampe de mes pas ! » (Psaume 118)
